Le livre intitulé ‘‘Expliquer le mouvement en économie’’ de l’économiste congolais, le professeur Kabeya Tshikuku, a été porté sur les fonts baptismaux samedi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.

« Aujourd’hui nous sommes venus baptiser ce livre. Nous souhaitons plein succès à cet ouvrage afin qu’il contribue à améliorer la réflexion et à enrichir l’intelligence dans notre pays. Nous espérons qu’il vivra longtemps dans nos bibliothèques pour servir de repère et d’inspiration », a déclaré Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale.

Dans son intervention, le speaker de la chambre basse a relevé les paradoxes qui caractérisent l’économie congolaise, insistant sur la nécessité de développer des industries compétitives.

« La matière première pour transformer l’économie de notre pays, c’est l’intelligence, appelant à une mobilisation des savoirs pour sortir la RDC de sa vulnérabilité économique », a-t-il affirmé.

Selon la recension présentée, l’ouvrage de trois cent cinquante (350) pages, réparti en neuf (9) articles et édité aux éditions ‘‘AliBooks’’, est le fruit d’un travail collectif de sept économistes sous la direction du Pr. Kabeya Tshikuku. Il s’appuie sur des faits, des schémas et des statistiques illustrant la régression économique du pays depuis 1960.

« Le livre souligne la nécessité de replacer l’Afrique dans l’histoire mondiale marquée par le capitalisme et de dépasser les cadres classiques de l’analyse économique. Il propose une réflexion théorique de rupture, appelant à fonder une nouvelle pensée du développement basée sur la dynamique des systèmes, l’habitation et la transformation », a fait savoir Benjamin Kwela, ressenceur dudit livre.

Il a, par ailleurs, expliqué que cette œuvre littéraire se propose de combler le vide économique créé depuis 1940, en interrogeant la direction du mouvement économique congolais.

« Il est question d’un regard critique sur l’économie congolaise car depuis 1940, la RDC s’appauvrit, son économie se décapitalise et se fige dans une monoproduction minière qui n’a jamais été théorisé. Ce livre se propose de combler ce vide en interrogeant les économistes. Il cherche à savoir si une telle évolution peut être anticipé et surtout retourné », a-t-il dit.

L’équipe de chercheurs conclut que le développement de l’économie ne peut être compris comme une mécanique d’équilibre, vouée à la stabilisation de l’ordre post-néocolonial, mais comme un mouvement de rupture qualitative de l’existant.

Docteur en économie, coordonnateur à l’Institut de recherche en économie (IRES), la cellule sur la dynamique des systèmes socio-économiques d’Afrique, le Pr. Kabeya Tshikuku est un ancien directeur de l’Institut panafricain pour le développement (IPD) à Douala (1984-1990), et est également passé par l’IDEP de Dakar et l’Université de Louvain. Il est auteur de plusieurs essais sur le développement et l’épistémologie.

Avec ACP