Ce fut un certain 29 mars 2022, que la RDC, République Démocratique du Congo, intègre officiellement l’EAC, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est. Ce processus qui aura duré trois ans depuis son lancement par le gouvernement Tshisekedi Tshilombo sera applaudi, autant par la mouvance au pouvoir que par une partie de la population, qui voyaient en cette adhésion une victoire importante sur le plan diplomatique.
Pourtant, pourque cela soit un succès, le plus dur était à venir : le comportement de cette force régionale sur le terrain, l’application des clauses liées, entre autres, à la mutualisation des efforts des pays membres quant aux questions de la sécurité et de la paix régionale.
Au cours du troisième conclave des sept pays membres de l’EAC, le 2 juin 2022, à Nairobi, à l’unanimité, il sera décidé le déploiement d’une force régionale, avec comme objectif : imposer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo, passant par un cessez-le-feu immédiat. Ce sommet de Nairobi a ainsi appelé tous les groupes armés à s’inscrire dans la stricte logique de la paix, notamment en déposant les armes et cela sans conditions. Une chorégraphie qui, en dépit des sentiments dubitatifs des uns, va susciter beaucoup d’espoir dans l’opinion des autres
Le 1er mai 2023, les forces de l’EAC, composées des troupes Ougandaises, Burundaises, Sud-Soudanaises et du Kenya, vont afficher complet dans l’Est du Pays. Elles seront présentes dans les trois territoires sous occupation de l’agresseur Rwandais : Rutshuru, Masisi et une partie de Nyiragongo.
Alors que le temps avançait, les espoirs devenaient illusions. La paix s’éloignait davantage avec les terroristes réfractaires à toutes les décisions prises dans divers sommets : Nairobi, Luanda ou Bujumbura. Ils lorgnaient petit à petit des vastes étendus, faisant fi aux cessez-le-feu. Ce qui révoltera la population. C’est, d’ailleurs, l’un des paramètres qui précipitera à un sursaut patriotique de défense de la Patrie. Ce sera l’avènement des Wazalendo.
Décidés de ramener la paix chez eux, début octobre 2023 les groupes d’autodéfense vont vite se liguer et lancer un grand périple de reconquête des terres perdues. De Masisi jusqu’ aux environs de Rutshuru-centre, un chemin triomphal qu’ils vont parcourir en un temps record. Kitshanga en restera l’emblème de la victoire des Volontaires pour la Défense de la Patrie sur la fameuse armée Rwandaise opérant en terre Congolaise sous le masque M23.
A chaque fois que les VDP avancent, cependant, les forces régionales de l’EAC s’interposent, parfois prennent l’initiative des offensives, laissant place aux insurgés pro-Rwandais, renseignent plusieurs sources recoupées. Des cas illustratifs ont été signalés à Kishishe, Kibumba ainsi que dans les parages de la cité de Rutshuru. Une attitude jugée d’inacceptable aussi bien par Kinshasa que par la population Congolaise. Des appels se font entendre pourque l’EAC joue sa vraie mission mais, peine perdue. Ils semblent en avoir une autre, d’ailleurs le premier commandant de cette force l’avait bien annoncé : « nous ne sommes pas venus combattre le M23… ».
A l’allure où vont les choses, d’aucuns pensent que l’EAC c’est juste un cheval de Troie venu installer autrement le M23. Et, Kinshasa semble finalement l’avoir compris. Pour absence de résultats escomptés, le gouvernement veut le départ de l’EAC d’ici le 8 décembre 2023.
Rochereau Kighoma.
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