RDC :Trois mois après l’annonce de la suppression des structures budgétivores improductives, Tshisekedi peine à passer à l’acte

La réduction du train de vie des institutions en République démocratique du Congo est devenue, depuis quelques années, une véritable arlésienne, un serpent de mer que l’on appréhende mais que personne ne veut tuer malheureusement. En témoignent les différentes annonces faites, urbi et orbi, par le président de la République, Félix Tshisekedi, depuis son ascension à la magistrature suprême.

En effet, lors de la 42ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 2 mai 2025, le chef de l’État avait appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes et additionnelles de redressement des finances publiques dans un contexte de guerre imposée par les rebelles du M23.

Ce conflit, déclarait-il, engendre un accroissement significatif des dépenses sécuritaires dans un contexte de ressources limitées. Cette conjoncture particulière impose un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique afin de préparer l’accélération du développement économique par la mise en œuvre de mesures urgentes destinées à redresser et à assainir les finances publiques.

Grosso modo, Félix Tshisekedi avait demandé au gouvernement de procéder à l’identification et à l’analyse du rendement des structures récemment créées, avec le risque de leur suppression ou de leur reconfiguration. Mais hélas, force est de constater que, trois mois après cette annonce, la situation n’a pas bougé d’un iota. Et le Chef de l’État peine à agir. Et pourtant, le gouvernement continue d’annoncer la création d’autres structures qui devraient être fusionnées à celles existantes.

Au cours du Conseil des ministres du vendredi 15 août 2025, le gouvernement, par l’entremise du ministère des Finances, a annoncé la création d’un établissement public dénommé « Fonds d’investissement stratégique de la République démocratique du Congo ».

Ce Fonds, apprend-on, aura pour mission de mobiliser et de structurer les financements en vue d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de la RDC.

D’aucuns commencent à donner raison à l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui dénonce l’indiscipline budgétaire du régime en place. Selon lui, lors du premier mandat du président Félix Tshisekedi, l’État avait créé cinquante-trois nouveaux établissements publics sans prévisions budgétaires.

Cette mauvaise gestion des finances publiques constitue un véritable frein au développement du pays. D’aucuns diront, qu’ils créent d’abord des structures budgétivores et ils réfléchiront plus tard… 

Dostin Eugène/CONGORELÈVE.NET

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