Transport urbain : les embouteillages défient l’intelligence humaine à Kinshasa (Robert Ludweme)

Les embouteillages vécus au quotidien sur toutes les voies desservant la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) ont tendance à défier l’intelligence humaine au regard du calvaire enduré par des usagers de la route.

Le comble est que malgré la saison sèche qui offre généralement un temps agréable, à travers notamment des rues sans flaques d’eau, les embouteillages ne faiblissent pas.

Aucune voie n’est épargnée.

Piétons, conducteurs des véhicules, motocyclistes, aucune partie n’est épargnée dans cette saga étrangère à ceux qui ont habité la même capitale congolaise il y a une vingtaine d’années.

C’est horrible de voir des fils des vieillards, des femmes enceintes, des personnes vivant avec handicap et autres tenté de s’accommoder à cette gymnastique d’un genre nouveau.

Il devient normal d’observer chaque jour qui passe, des colonnes de véhicules qui ne bougent pas et cela pendant des heures entières.

Un capharnaüm

Dans ce capharnaüm, les étudiants, les fonctionnaires, les voyageurs, les cortèges officiels en pâtissent.

Chacun arrive au lieu de service, des affaires, à l’école, à la maison comme une loque, fatigué et épuisé, le temps de se ressourcer pour reprendre le même calvaire le jour suivant. Les courageux qui préfèrent quitter leurs maisons tôt pour échapper à cela, font face aux attaques des « kulunas », ces bandits urbains qui volent, extorquent et tuent.

Face à cette triste réalité, les conducteurs, les policiers chargés de réguler la circulation, les conductrices et autres parties prenantes s’accusent mutuellement. Tout le monde dit avoir raison. Personne n’accepte sa part de responsabilité.

Dans l’entre-temps, la situation pourrie chaque jour sur le terrain. Pourtant, il y a pas longtemps, le gouvernement a dit avoir mis une somme importante d’ argent à la disposition de la police de Kinshasa sur base d’un plan de voie de sortie présenté pour réduire les embouteillages à travers la ville.

Il découle de cette situation que le rendement professionnel ou en termes de production subi un coup à cause des arrivées tardives au lieu de service et de manque de concentration des travailleurs et des opérateurs économiques. Les coûts des billets de transport variant au gré des exploitants érodent terriblement les budgets des ménages déjà confrontés à divers problèmes sociaux.

D’ où la nécessité pour le pouvoir public de prendre cette situation à bras le corps pour préparer le retour de la saison des pluies qui risquerait d’ être encore plus difficile si aucune disposition n’ est prise durablement pour atténuer cette problématique.

L’Office de la voirie urbaine (OVD) qui a été doté de moyens doit mettre des bouchés double pour réhabiliter certaines artères principales vétustes. La concrétisation du projet Metro-Kin devant relancer la circulation ferroviaire, la faisabilité du transport taxi par voie maritime le long du fleuve Congo à partir du beach Ngobila vers la partie Est de Kinshasa sont autant des pistes à explorer pour contrer ce mal et permettre aux habitants de la capitale de circuler dans des conditions confortables.

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